Le "A méditer" de la semaine se trouve dans un article de Channel Biz au titre provocateur de Vente-Privée fait-il un bide aux USA ?
Provocateur parce qu'il ne s'agit pas de répondre définitivement à la question mais bien de faire un point d'étape quelques mois après le lancement, un investissement de 40 millions de dollars, le recrutement de 90 employés locaux, et la signature d'une joint-venture avec American Express.
Toutes les conditions en apparence réunies pour un décollage rapide. Et pourtant, ça tarde.
S’appuyant sur les confidences d’acteurs du e-commerce US, et notamment dans le domaine des ventes privées américaines sur la toile (Gilt principalement), Ilan Abehassera affirme : « en gros, ça ne décolle pas ! ».
Expliquant que lui-même est client, il dit avoir l’impression que Ventes Privées a de belles marques dans son portfolio mais pour l’essentiel des marques que les français connaissent, et pas nécessairement les américains. Pour lui, l’une des raisons principales de l’absence de grandes marques américaines tiendrait au fait que le concurrent direct, et leader sur le marché US (Gilt), a signé des accords d’exclusivité avec la plupart des grandes marques. « Il faut attendre la fin de cette année, dit-il, pour que ces accords arrivent à expiration et pour que Ventes Privées puisse entrer dans la négociation et soit en mesure d’accéder aux principales marques américaines. »
Il faudra donc attendre quelques mois de plus pour vérifier si l'hypothèse est bonne. Même avec un investissement conséquent au départ, le recrutement de locaux et une joint-venture avec un acteur national de premier plan, conquérir un marché comme celui des USA ne peut se faire sans les marques leaders du secteur US.
Je rajouterais pour ceux que l'aventure tente :
- Pour se lancer aux USA, il faut de très solides capitaux. Si 40 millions de dollars semblent à la fois beaucoup mais à la mesure du marché, en revanche, espérer se lancer avec moins de 5 millions me semble irréaliste. En mettant un tel montant sur la table, Vente-Privée donne surtout un signe au marché.
- Lorsque les américains sont précurseurs sur un marché et arrivent en Europe, ils rachètent à prix fort l'entreprise qui a le mieux réussi parmi les x qui ont copié leur concept. Ce qui veut dire qu’il y a x-1 entreprises qui ont brulé des capitaux pour rien.
A l'aune de ces deux réflexions, la stratégie de Vente-Privée est peut-être simplement de racheter Gilt dans un ou deux ans, mais pas sans avoir auparavant fait planer la menace de l’arrivée d’un nouveau concurrent avec lequel compter.
D'ici un ou deux ans - si ce n’est déjà en cours, ils seront en mesure de leur dire : nous voulons le marché US, nous sommes capable de casser les marges pendant 2 ou 3 ans et vous en pâtirez en termes de valorisation … ou alors nous vous rachetons à un prix raisonnable.
A méditer ...
Les concurrents de vente-privée.com ont le même soucis en France avec leurs contrats d'exclusivité ...
Rédigé par : Jonathan JVWEB | 29 mai 2012 à 20:53