Je les ai connu plus optimistes, ou disons moins négatifs au Journal du Net.
Alors que j'étais en train de tirer un mini-bilan des soldes des e-commerçants Oxatis, je lis les résultats publiés sur le JdN : Soldes d'été : Internet n'est pas à la fête.
Oula, me dis-je, en Français et en moi-même, car je parle couramment les deux langues, quelle catastrophe ai-je encore ratée ?
Effectivement, le chapô de l'article me révèle l'ampleur des dégats : Les e-marchands n'ont réalisé que 4% de chiffre d'affaires en plus comparé à 2012 ! Selon Frantz Grenier, qui cite la Fevad "les ventes sur Internet ont connu une croissance de 9% le 1er jour, puis de 5% les six premiers jours, avant de passer à 4% sur les trois premières semaines". Et sur sa lancée, Frantz confirme la tendance pas à la fête déjà amorcée pendant les fêtes où "l''e-commerce n'avait gagné que 7% durant cette période."
Ou Frantz a besoin de vacances, et on peut le comprendre, ou il est en rupture de stock de verre à moitié plein et là, je peux l'aider à voir autrement son verre à moitié vide.
Bon, déjà, pour être vraiment exact, si on ramène le calcul à l'ensemble de la période, on obtiendra peut-être une moyenne plus précise de 4,5% peut-être même 4,8% soit presque 5%, c'est à dire la moitié de 10%.
Ensuite, le panel Test composé des 400 premiers marchands Oxatis a vu un accroissement du chiffre d'affaires de 13% entre les 30 premiers jours des soldes d’été 2013 vs les mêmes en 2012.
Certes, Oxatis n'est pas le secteur tout entier, mais la tendance mérite d'être notée. Mais revenons à nos chiffres globaux du secteur.
En période de crise, telle que nous la traversons, un secteur qui fait la moitié de 10% d'augmentation de chiffre d'affaires sur une période donnée, c'est plutôt une bonne nouvelle. Quand même. Comment ça, j'exagère ?
A moins que ... A force de voir le verre à moitié plein, on en oublie la partie à moitié vide ?
Le e-Commerce est beaucoup plus fragile que des chiffres comme ceux-ci le laissent penser et il se dessine effectivement une légère tendance à l'essoufflement de la croissance.
C’est un secteur en plein boom, certes, mais dont les marges sont très variables car il s’agit d’une phase de transition durant laquelle le commerce physique bascule vers le commerce multi-canal ce qui demande des investissements considérables au détriment des marges.
Une fois que cette phase d’investissement sera passée, que les commerçants français auront solidement positionné leurs business multi-canal sans qu’on leur mette des bâtons dans les roues au profit des e-commerçants basés à l’étranger, alors et seulement alors, il pourrait être temps de penser à de nouvelles taxes. Le faire avant serait simplement créer une taxe pro-délocalisation.
Que nos collecteurs d'impôts se le disent, pour toutes ces raisons, le e-commerce ne permet pas à la majorité des e-commerçants de réaliser suffisamment de marge pour supporter d'être taxé sans être mis en péril. La croissance du e-Commerce n’est que le reflet de la balance qui est en train de s’établir entre commerce physique et commerce dématérialisé.
Espérons qu'il sera encore assez vaillant pour embaucher à tour de bras et participer à l'effort de l'inversion de la courbe du chômage qui, avant la conception et la collecte de nouvelles taxes devrait être la première préoccupation de nos experts en gouvernance...
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