Entreprendre, c'est barrer un voilier pendant une régate !

Un jour, je me souviens avoir écrit un billet dont le titre était, entreprendre, c'est faire du slalom en ski nautique (souvenez-vous !). 

C'était à l'occasion d'une présentation Ignite pour laquelle je n'avais d'ailleurs pas été retenu. Si je devais refaire une telle présentation, je prendrais plutôt comme métaphore qu'entreprendre c'est barrer un voilier en régate ! Pas se barrer, mais barrer un voilier, en équipe, à plusieurs. On devrait mettre la voile au programme de tous les enseignements d’entrepreneuriat !

Je pense à ça parce qu'aujourd'hui j'ai eu la surprise de recevoir quelques photos de moi prises à mon insu lors du dernier Vire Vire Banque Populaire.

Il s'agit d'une régate organisée par La Société Nautique de Marseille qui a eu lieu le 5 octobre dernier. Au passage, c'est une jolie réunion de plus de 200 voiliers, 1 500 régatiers et une soixantaine de bénévoles pour gérer l’organisation, en mer et à terre.

“C’est une régate familiale, répète souvent Raymond Lamberti, président de la Société Nautique de Marseille. C’est la seule course à Marseille, où l’inscription est gratuite". Une très belle régate à laquelle je suis ravi de rendre hommage. De l'âge de 8 à 16 ans, j'ai passé près de 90 jours par an sur l’eau dans la rade sud de Marseille. C’est un peu mon jardin, et cette régate, c’est plein de souvenirs de jeunesse.

 

Là, je suis sur Oursy, skippé par Didier Brouat (Payline/Commerce On Line) que je salue également !

Et les jolies photos sont l'oeuvre de Piérik Jeannoutot.

Pour tout le reste, il y a la passion, le vent, la mer, Marseille et l'esprit d'équipe. 

 

Je n'ai pas souvent l'occasion de m'observer sur un bateau, et quand je vois ces photos, le parallèle me semble assez juste. 

 

 

 

 

1. D'une certaine façon, la voile est un sport lent, comme ce temps relatif qui passe lentement quand on a un projet et qu'on aimerait déjà être 6 mois ou 1 an plus tard pour le voir se réaliser, mais durant l'intervalle, le temps s’écoule lentement et on ne doit jamais s’arrêter de penser et de régler.

2. 0,1 Km/h… c’est 100 mètres de gagnés sur une régate d’une heure et c’est pour cela que l'on finit premier ou cinquième. Donc comme dans l’entreprise, il faut remettre chaque minute tout en question.

3. Il n'y a pas un adversaire (comme au tennis, au foot ou plein d’autres sports) mais plein d’adversaires, à la fois qui se battent sur un plan d’eau à 2 dimensions (donc beaucoup de possibilités) et le vent qui premièrement n’est pas le même partout, et deuxièmement change de façon plus ou moins prévisible… le vent c’est le marché, les compétiteurs sont des adversaires et timpossible de les contôler tous… donc il faut faire des choix. Le but alors n’est pas d’aller le plus vite, mais le plus vite par rapport aux quelques adversaires choisis … en entreprise, c'est la même chose.

4. Mais si on a l’impression que la voile va lentement, il y a des phases où tout s’accélère et tout doit être fait en quelques secondes. Temps de préparation long/temps d’exécution court, c’est comme un pitch auprès d’un client, d’un investisseur …

5. Il n’y a qu’un décideur, alors qu’il y a un tacticien, un barreur … à chaque instant le skipper décide et quand il a décidé tout le monde fait et adhère même ceux d'avis contraire. C’est pour cela que le bateau reste compétitif … pareil pour une entreprise, on discute … puis on décide, et même si ce n’est pas son opinion qui a été retenue, on exécute impeccablement.

6. Enfin, il y a un élément imparable, c’est la mer. Elle apprend l’humilité, le respect et la peur dans certaines situations. Mais même quand on éprouve de la peur, on doit se dépasser, car la seule solution pour sortir de la situation qui fait peur … c’est de la surpasser. Je pourrais continuer ce parallèle navigation à la voile/entreprise pendant des heures …

En attendant, pour la prochaine, si vous êtes de passage à Marseille, le spectacle est magnifique depuis la Corniche, et vous comprendrez pourquoi cette régate s'appelle Vire Vire :-)