Science sans conscience n'est que ruine de l'âme, comme écrivait Rabelais dans son Pantagruel. Tant et si bien, que le temps a sorti la jolie phrase de son contexte et oublié la suite sur laquelle il conviendrait quand même de se repencher un peu, mais c'est une autre histoire pour une autre foi(s).
Les vacances de février à peine terminées, et c'est Pâques qui est là. Le lundi de Pâques, j'entends, pas les vacances qui, elles, sont décalées et n'en portent plus que le nom. Un peu comme le Paris Dakar, qui ne relie plus jamais Paris à Dakar ou le Tour de France qui fait plus un tour de magie que celui de France, mais c'est aussi une autre histoire. Je ne vais pas commencer à jouer les vieux ronchons, le printemps arrivant, prenons les choses avec joie et bonne humeur !
Voire avec optimisme, par exemple avec cet étudiant qui crée un «robot avocat» qui annule les contraventions. Nous sommes d'accord, dans son enthousiasme à nous informer, le journaliste a quelque peu exagéré le pouvoir du robot qui, s'il n'annule pas vraiment les contraventions, vous robotise en un tour de main de quoi les contester.
Je ne sais pas trop quoi en penser : assumer ses erreurs et payer les contraventions sans chercher à s'y soustraire, ricaner en pensant à cet excellent usage de l'intelligence artificielle pour nous sauver de cette administration aveugle qui nous pressurise à l'excès, applaudir des deux mains à l'inventivité de cet étudiant à qui un grand avenir est sans doute promis. Bref, le doute m'assaille, comme on dit au Kenya.
Du coup j'ai regardé un peu où on en était des recherches en intelligence artificielle, et là ça ne rigole plus du tout.
Les récents progrès en matière d’intelligence artificielle permettent la mise au point de robots capables d’assister les humains dans de nombreux domaines. Là, on est d'accord. Et laissent présager l’émergence d’une méta-intelligence capable d’interconnecter les objets. L'article est long mais mérite une lecture pleine et entière attentive. A l'issue de laquelle, je m'interroge sur pleins de sujets, et un en particulier, les robots de demain seront-ils dotés du sens de l'humour et de la capacité à rire ou cela restera-t-il le propre de l'homme, comme on dit chez les Bergson ?
Et comme un fil rouge invisible qui me poursuit depuis quelques jours, la nouvelle m'est arrivée deux jours après... Après plus de dix ans de recherches, des universitaires montréalais ont réussi à créer un bio-ordinateur plus puissant que les appareils que nous connaissons aujourd’hui. Un bio-ordinateur ? Oui, oui, un ordinateur avec de la matière organique. Alors là. Pendant que les gros titres s'acharnent à nous raconter les prises de becs et les petites phrases de cours de récréations, il y a des gars dans des labos qui jouent les apprentis sorciers de la protéine en créant des bio-ordinateurs. Si ça se trouve, on n'est même pas seuls dans l'univers et les formes de vie d'ailleurs sont pliées en deux, si je puis dire, en nous regardant nous massacrer entre nous, comme on dit du côté de MACS J0717.5+3745.
Pendant ce temps-là, un que la science ne doit pas faire rire, c'est Banksy, l'artiste de street-art anonyme le plus connu de l'univers de la Terre : des chercheurs britanniques ont annoncé avoir trouvé son identité. Dans leur étude publiée début mars, ils expliquent avoir eu recours à un système de profilage scientifique habituellement utilisé par la police. Je vous laisse découvrir la méthode et le nom de l'identité de l'artiste. Un mythe s'écroule. Heureusement, il en reste des tas d'autres.
D'ailleurs à propos de mythe, non, rien.
En attendant de cacher des œufs dans le jardin et le retour des cloches, je ne vise personne, je connais mes classiques pascals ou pascaux, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, ou pas, pour parler de ce sur quoi je ne vais pas écrire cette semaine !
A Pâques ou à la Trinité :-)
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