Je viens de recevoir par mail un étonnant article du Washington Post. Le WaPo pour les intimes, prétend que les prochains talents que l'on s'arrachera en entreprises seront les poètes !
Evidemment, il faut lire un peu plus loin que le titre pour comprendre l'idée développée et qui fait sens au travers l'expérience de Robyn Ewing - rien à voir avec Dallas et son univers impitoyable. Robyn est écrivain à Hollywood, spécialisée dans les scripts de télévision et de cinéma.
Désormais, elle consacre ses talents d'écriture à l'élaboration de la personnalité d'un autre type de caractère : un assistant virtuel doué d'intelligence artificielle, Sophie, et qui interagit avec des patients malades.
Ewing travaille donc avec des ingénieurs sur un logiciel téléchargeable sur un smartphone. L'infirmière virtuelle rappelle gentiment aux utilisateurs de vérifier s'ils ont bien pris leurs médicaments, demande comment ils se sentent, et elle envoie les données à un vrai médecin. Elle doit donc avoir les traits de caractère de la meilleure infirmière possible.
Avec la multiplication des programmes d'Intelligence Artificielle, d'assistants virtuels, d'objets connectés et tout ce qui en général peut discuter avec des humains, ce ne sont plus seulement les ingénieurs logiciels qui interviennent, mais de plus en plus des littéraires, des poètes, des comédiens, des écrivains de fiction, etc, chargés de l'ingénierie des personnalités pour accompagner la culture à croissance très rapide de ces outils d'un genre nouveau.
Comme dans la fiction, les écrivains dédiés à la construction des identités d'assistants virtuels imaginent des scenarii de vie pour les robots.
Même les tâches les plus banales exigent un effort de création, parce qu'au bout du compte, chaque Intelligence artificielle devra avoir sa propre personnalité et se démarquer de la masse d'Intelligences Artificielles. Sans pour autant trop se démarquer ni ressembler aux personnes réelles qui inondent leurs réponses de points d'exclamation ou hurlent en lettres capitales.
La récente expérience de Tay, une intelligence artificielle de Microsoft qui évoluait sur Twitter, est exemplaire : en moins d'une semaine, le robot a commencé à s'exprimer comme un nazi, il parodiait les observations faites sur Internet !
Les créateurs et leurs créatures... tout un débat philosophique que je n'aborderai pas ici mais qui vaut d'être (re)-pensé.
Surtout quand, dans quelques années ou avant, ces créatures deviendront de "vrais" vendeurs virtuels...
Les startups d'assistants virtuels ont concentré près de 35 millions de dollars d'investissements au cours de l'année écoulée, (sources CBInsights et Washington Post), ce chiffre ne tenant pas compte des investissements des géants du secteur comme Google, Amazon, Apple, Facebook ou Microsoft.
L'ensemble de l'article est passionnant à lire pour comprendre qu'il faut cesser de valoriser à tout prix et de façon exclusive l'intérêt pour les études scientifiques. On a certes besoin de scientifiques pour créer des programmes de reconnaissance et apprendre aux machines à apprendre, pour schématiser à l'extrême. Mais on a et aura aussi de plus en plus besoin de poètes, de littéraires, d'érudits et de philosophes pour leur construire de vraies personnalités qui ne tombent pas dans les pires travers humains.
Aujourd'hui, si vous demandez à Cortana, l'assistante virtuelle de Microsoft, si elle est humaine, elle vous répondra non, et puis elle ajoutera une blague destinée à être attachante, plus ... humaine... «Mais je dois le plus profond respect aux humains. Vous avez inventé le calcul - et les milk-shakes".
L'humour, la poésie, voilà ce qui rend l'Intelligence Artificielle humaine - et les humains moins stupides.
Vous verrez, un jour, ces "disciplines" seront enseignées dans les fac de Math !
A méditer ...
Félicitations pour cet article et pour les nombreux autres !
Merci ! Vous aidez beaucoup de gens !
C'est en voyant des publications comme les votres que je me suis mis à écrire.
Mon blog c'est www.antoinebachelinsena.com dans lequel j'évoque mes principes et mes visions d'investisseur et d'entrepreneur.
J'écris afin de créer l'envie d'entreprendre chez mes lecteurs et je souhaite vous remercier vous-même pour être aussi actif sur la toile.
A bientôt de vous lire.
Rédigé par : Antoine Bachelin Sena | 29 avril 2016 à 01:28