A méditer : Ce qui attend les entreprises et le numérique

Photo Soazig de la Moissonnière

Bon cette fois, ça y est, cette campagne est terminée et nous avons un nouveau président qui, s'il ne plait pas forcément à tout le monde, ce qui est sain, ne déplait pas au plus grand nombre, ce qui est rassurant. Certains même, comme Claude Perdriel, le patron de Challenges, sans doute en immersion totale dans le monde des startups, le qualifient de Licorne. 

Après avoir été accusé de n'avoir pas de programme, voilà qu'il en a un à plusieurs volets. Vu de mon fauteuil, il me semble que ses priorités concernent l'emploi, l'éducation et la transparence de la vie politique.

Sans parti pris et de la façon la plus objective possible, je me suis intéressé à ce qui attend les entreprises en général, pas seulement les startups qui vendent en ligne, et ce qui attend le numérique, pas seulement le secteur du e-commerce.

Il y a du bon, et du mauvais, en même temps, pour paraphraser le Président avec le sourire. 

Concernant le numérique, pour tous ceux qui ne sont pas allés voir avant de voter, le programme est là.

Il en ressort plusieurs priorités :

• Achever la couverture nationale en très haut débit avec 100 % des logements en très haut débit fixe à horizon 2022 (et à 80 % en fibre optique)

• Accompagner mieux les PME.
  Je fais ici une petite parenthèse e-commerce, vous ne m'en voudrez pas :) 

Dans le secteur du e-commerce, donc, mettre en œuvre une importante progression partant du constat qu'en France, seules 15,8 % des PME disposent d’un canal e-commerce. Il faut donc faire monter en compétence les collaborateurs et les patrons des PME ! Deux priorités : la formations et l’investissement.
Et d'expliquer : « Nous aiderons les TPE et les PME à réussir leur transformation numérique. Celles qui s’engageront dans des transformations ambitieuses exigeant de conduire sur une période de temps limitée une requalification de leurs salariés bénéficieront d’un accès privilégié à la formation professionnelle »

•  Dématérialiser toutes les démarches administratives à l'horizon 2022, sauf pour la première délivrance de documents d’identité officiels, en créant un « Etat plateforme » qui s’appuie sur les contributions des usagers pour améliorer les services existants ou en créer de nouveaux. Sur le papier, ça donne envie, reste à expérimenter ...

•  Créer un compte « citoyen en ligne » (site et application), qui servira de point d’entrée unique pour regrouper tous les droits (santé, trajectoire professionnelle, formation, situation fiscale, droits civiques). Là encore, ça donne envie sur le papier numérique, si je puis dire, mais il ne va pas falloir lésiner sur le volet sécurité ...

•  Instaurer un fonds européen de financement en capital-risque pour les start-up doté d’au moins 5 milliards d’euros d’ici 2018

• Créer une "Agence européenne pour la confiance numérique" visant à réguler les grandes plateformes numériques en matière de protection des données personnelles, loyauté de leur fonctionnement etc.

Concernant les entreprises, 5 mesures semblent être sa priorité et pour lesquelles, à ce jour, il envisage de procéder par ordonnance : 

• Tout simplifier. Et surtout l’accès aux aides existantes,  crédit impôt recherche, crédit impôt innovation, crédit jeune entreprise innovante...
• Supprimer le RSI et simplifier le Code du travail.
• Simplifier la fiscalité pour que le travail rapporte plus aux actifs et coûte moins cher aux entreprises.
• Favoriser les nouveaux profils de start-up, avec plus de femmes.
• Créer un vrai fonds de capital-risque européen 

Et de conclure : "Personne ne réussira ce changement seul, c’est un état d’esprit collectif, une transformation en profondeur de notre société, de notre économie et de nos mentalités. C’est cela que je veux que nous puissions faire ensemble les prochaines années. Etre une start-up nation dès demain est possible pour la France. Nous sommes en train de réussir ce pari."

Avant de freiner des quatre fers, ce qui arrive souvent en France quand le changement pointe le bout de son nez, et si nous lui laissions, à défaut d'un état de grâce, au moins pour quelques mois, le bénéfice du doute ?

A méditer ...